Prononciation et contractions Québécoise
Un petit guide québécois pour le Français voulant essayer de s'intégrer ici.
Le Québécois n'a pas envie que vous essayiez de l'imiter. Il vous comprend très bien, lui. Mais il peut être touché d'un effort de votre part, comme dans tout autre pays étranger.
Les Québécois ont recours, assez souvent, à des contractions qui contribueront à vous donner l'impression de débit très rapide.
Quelques exemples:
« Je sais » devient « ché », surtout à la négative. « ché pas quoi faire, ché pas quoi manger »
« Je suis » devient « chu ». « Mardi, chu pas là. Chu bien là. Chu devant la télé. »
Ils pourront contracter encore plus dans « ch'tais à l'hôpital. Ch'tais allée acheter des œufs »
Il y a des articles qui disparaissent avec certaines propositions.
Au lieu de dire « à la maison », ça devient « je rentre à maison, je suis à maison ».
Pareil sur,« sur la table », ça devient « su'a table, s'a tabl ».
« Mets ton c'teau s'a table, Mets pas ton coude s'a tabl, y a pas d'ch'veux s'a tête ».
« Pis » est la contraction de « puis », « j'vais prendre une omelette pis des patates, pis qu'est-ce t'en penses ? pis là, on fait quoi ? pis après, pis c'est ça ».
Parfois, les québécois, ils utilisent des formes un peu pléonastiques pour redire une chose doublement.
Comme au lieu de dire « nous et vous », ils ont tendance à dire : « Nous autres et vous autres », prononcez « aut' », donc si on dit : « Nous autres, les Québécois », on trouve que « vous autres, les Français vous êtes prétentieux ». « Nous autres, vous autres, eux autres « eux autres, les Américains, c'est un autre problème ».
« Tsé, tsé » pour « tu sais », mais qui se dit vraiment « tsé ». « Faque » (ça fait que) : « Y était pas là, faque j'l'ai pas attendu, y était végétarien, faque j'ai pas mis d'viande ». Correc’.
Les Québécois vont dire, toujours, que « c'est-tu correc' »
Généralement on ne dit pas le ‘t’. « C'est correc' ». « C'est correc' avec toi ? ». « C'est correc' pour toi ? » « Chu correc' ». « Tout est correc' ». C'est pour dire que ça va, c'est cool, c'est bien, c'est réglé.
« T'as assez mangé ? Chu correc' ».
« T'en veux encore ? - chu correc'. »
« C'est-tu correc' si on dit qu'on se voit plutôt dimanche ? », ça veut dire : « ça me dérange pas ».
« Euh, je peux-tu écouter de la musique ? - C'est correc'. »
«Je peux utiliser vos toilettes ? C'est correc' ».
« Niaiser » est un verbe qui sert à beaucoup de choses aussi, qui a plusieurs sens. Pour dire (genre) « tu plaisantes ! », ils vont dire : « Tu niaises-tu ?, tu te fous de ma gueule, tu niaises-tu ? » Niaiser, ça peut être « arrête de niaiser », ça veut dire « arrête de prendre des détours, de contourner, d'être hésitant, Niaise pas ! ».
Donc « Niaise pas ! », c'est « Va droit au but ! ».
Alors « écœuré, écœurant, écœurante, tu m'écœures, chu écœurée, ça m'écœure ». Avoir du ressentiment, « chu écœurée qu'y m'parle comme ça, ça m'écœure quand j'y repense ». « C'est un bel écœurant ! » pour parler d'un salaud, un type qui t'as fait un sale coup.
Tu peux dire : « C'est écœurant ! ». Mais « écœurant » ça veut aussi dire sublime, fantastique, génial : « Ce film, il est écœurant, faut que tu l’vois c’ film ; chu allée manger à telle place, c'était écœurant ! », ce qui veut dire que c'était vraiment délicieux.
« Jaser », c'est « papoter ».
Il n'y a pas de connotation négative, « On s'pique une jasette, on papote ! Viens, on va jaser, un p'tit peu ; on va jaser là ; ça fait longtemps qu'on a pas jasé ».
« Pas pire, c'est pas pire ! », ça veut dire « C'est pas mal ».
« Y est pas pire ton char, ta voiture, elle est pas mal ». Encore une façon de minorer un peu. « - Comment t'as trouvé son livre ? - Pas pire ! Bof, ça va ».
« cute » c’est pour « mignon ». « Elle est cute, ta montre ! ». « Elle est cute, ta mère ! » « T'es don' bin cute ! »
« Tout’ » se prononce souvent « toute ». « T'as-tu tout' pris ?, t'as-tu tout' mis ?, on a tout' ce qui faut ? ». Même quand c'est masculin, on prononce le ‘e’. « C'est tout' compris !».
A l'inverse, « donc » se dit beaucoup pour amplifier, mais sans le ‘c’. « Cou don ! » veut dire : « Écoute donc ! ». « Cou don, on l'a pas vu depuis un bout’ « [prononcez bout’].
« Bedon », « ou bien », donc « on peut aller manger une pizza, ou bedon on peut rester ici et faire une salade ». « Ou bedon on va prendre une marche, ou bedon bedon bedon ».
« Don bin » « T'es don bin belle, aujourd'hui !, ça fait don bin longtemps qu'on t'a vue !, t'en as don bin des paires de souliers !, t'es don bin p'tit !, arrête don, arrête don 'vec ça ! ».
« Plate » veut dire ennuyeux, chiant. « C'est don bin plate, ce film-là ! Est plate, elle est-tu plate ».
Si, par exemple, tu racontes que tu t'es fait voler ton téléphone, quelqu'un, qui va être en empathie, va dire : « Oh, c'est plate ça, c'est plate ! ». Pareil au féminin ou au masculin.
« C'est plate, Montréal ; C'est plate Paris ; C'est plate de prendre l'avion ».
« Le fun ». « C'est l'fun » « C'est le fun » pas « c'est fun », ça, si tu dis « c'est fun », tu passes vraiment pour le Français de service. Faut dire, c'est ‘le’ fun. « C'est l'fun d'être avec toi !, c'est l'fun d'aller là ! », « On a du fun, sa blonde est l'fun ».
Si on dit d'une personne qu'elle est « fun », on ne peut pas dire « elle est fun », on dit :
« elle est le fun, elle est l'fun »
« Pas pantoute », ça veut dire « pas du tout ». « - Euh, t'as-tu mangé ? - Non, pas pantoute ! ».
« De même » qui se contracte en « d'même » et qui se dit « d'mêeeme » veut dire « comme ça ». « Est-ce que je m'habille, comme ça, pour y aller ?, j'm'habille-tu d'même, pour y aller ?, a stationne toujours d'même »
« J'en peux pu ! » veut dire « je n'en peux plus ! ».